mardi 15 décembre 2009

Désensibilisation

Ce jour, je m'en suis retournée à mon ancien collège, et j'ai compris ; malgré tout ce que j'y ai vécu, toute une partie de moi y a laissé ses empreintes. Peu importe alors qu'il s'agisse de ce côté de moi que j'exècre plus que tout, cela ne change rien, j'ai senti la nostalgie m'écraser l'âme, me tenailler le cœur, et plus encore quand j'ai entrevu ce qui s'approchait le plus d'un ami à l'époque de ma troisième. Nous nous sommes observés, j'ai eu la satisfaction de le voir grandi. Instant de bonheur de courte durée, car, détaillant son regard, je vis qu'il était vide, et cette idée m'a traversée comme le vent du dehors transperce les manteaux d'hiver : il ne m'a pas reconnue. Bien plus que la foule, le temps nous sépare, a creusé tout un fossé entre moi et ce passé que j'ai révolu par un prologue : ces six pages qui ont suffit à me faire inscrire ailleurs... et à changer si radicalement.

Je me suis imposé un masque de fards et de poudre, ne laissant en aucun cas l'occasion aux autres d'entrevoir quoi que ce soit de moi. Eux, si honnêtes avec moi, je vais jusqu'à contrefaire mes tics, mes mimiques, mes mots. J'ai cessé d'exploser par à coups pour me répandre. Je suis devenue tout le monde, sauf moi.

Pour sûr, tous aiment cette image, l'adulent et s'y attachent, mais ce n'est pas moi que ces autres aiment, c'est ce que j'en ai fait.

La personnalité est quelque chose
de précieux que j'ai outragé : bien
hélas, je ne m'en suis aperçue qu'à
l'instant.Il est trop tard maintenant
pour faire marche arrière : je me
dois d'assumer les conséquences de
mes actes, aussi pénible cela soit-il.

samedi 12 décembre 2009

L'utopie de décembre

Je regarde au-dehors ; le crachin, encore, brouille les contours des choses. L'automne prête à la nostalgie, ainsi qu'à la fatigue. Parfait stéréotype de l'artiste distraite, ma désorganisation m'en fait pâtir : je travaille jusqu'à ne plus distinguer l'horizon au loin, le fil noir d'un fil blanc plus près. Cet acharnement me dévore, et je rêvasse.

Ça y est : j'ai sorti les voiles. Me voilà partie vers les écluses du ciel qui laissent ruisseler l'eau par trombes. C'est temporaire, c'est fugace, je le sais, mais j'ai atteins quelque chose de semblable au bonheur, un monde où le temps ne me manque plus, où toute pression s'est envolée. Je l'ai dit : c'est évanescent, et le réveil me reprend au monde des songes, petit pays au goût d'idylle.

La neige est tombée. Elle sert de linceul aux ruelles, s'engouffre par l'entrebâillement de la fenêtre en maelströms de poudreuse. Je redeviens enfant, époque bénie, immergée sous les flots de l'innocence, de l'ignorance. Tout cela me manque.

Mais je ne tiens pas à me plaindre : introvertie, je respecte ma nature profonde et scelle toutes les douleurs du passé dans l'abîme que les adieux ont creusé en moi. Là bas, là où je m'en vais, me risquant sur le verglas du dehors, les mots sont inutiles : nous compatissons les uns pour les autres, avec ce sixième sens, assoupis en chacun, qui nous fais ressentir qui est en souffrance.

Cette utopie, ce petit monde à part, plus beau qu'un rêve tant il est réel, est ce bâtiment près de la cathédrale.

Jamais je ne me suis sentie aussi comprise, aussi utile et épanouie que dans cette école.

Si mon lycée n'est pas parfait,
il est ce que j'ai connu qui s'en
approche le plus.

jeudi 9 juillet 2009

J'écrivasse

Sizin acrostiche : Soleil d'Été

Sous cette fraîche brise

On souhaite son retour
Le sentir alentour
Et que dure son emprise
Il nous couvre de ses bises
L'été qui chante, toujours
*

lundi 6 juillet 2009

Menteuse !

Je ne mens pas.
Toujours l'on m'a reproché ma trop grande honnêteté.
Il est vrai que je n'ai jamais menti pour les autres, ou du moins, sans être forcée par les événements qui auront tous un facteur déterminant : l'affection que j'ai pour les personnes impliquées. Auparavant, je ne savais que me taire, sachant que mes tentatives de comédie étaient aussitôt démenties, mises à nue, si cruellement découvertes que mon goût du mensonge n'est pas pénétré jusque dans mes veines.
Même mon séduisant «voisin de classe» n'avait le charme suffisant pour me pousser à le protéger de ce petit jeu de théâtre au-devant des professeurs. Tu le leur dira, lui répétais-je.
Je ne mens pas.
Jamais. Je ne fais qu'arranger la vérité.
J'ai acquis une confiance en ce milieu d'une incongrue complexité qu'est celui de faire croire. Mais pour faire croire, il faut de l'entraînement : que nos yeux ne nous dénoncent plus, et, surtout, que nous nous croyons nous-même. Tout le temps, toujours, c'est cette simili-vérité, en toc peut-être, mais qui peux nous sauver la mise : par la suite, il nous suffit de nous laisser emporter loin par le mensonge, le vrai... sans perdre notre porte de secours de vue, ce pan dont la véracité sera à jamais présente.
Je ne mens pas.
C'est trop dangereux : l'on pourrait être notre propre cafard.

dimanche 5 juillet 2009

Matin d'été

«Hé, moi, là ! Réveille-moi !»
Le réveil n'a pas sonné, l'aube ne semble pas vouloir poindre. Néanmoins, je sais que je dois me lever ; ainsi sont faits mes matins. Ma scoliose n'est douloureuse qu'à l'éveil : elle agit sur moi avec une douce violence, à l'instar de n'importe quel bip bip strident rejeté par un réveil.
Et chaque matin débute de cette même manière. La suite va au gré de mes discussions entre moi et moi : oui, j'avoue être la seule debout à cette heure matinale.
«J'aimerai bien cette fois, pour le petit déjeuner, que je ne choisisse pas les céréales...
- Dommage pour moi, je pense que ce sera le seul paquet à porté de bras.
- Pour ma gouverne, les fruits sont dans la coupe, là, sur le buffet, je vois ?
- Bof, ils me donne envie, à moi ? Je vois bien que les bananes ne sont pas mûres.
- Oui, oui, je me le suis déjà dit hier, je me souvient ?
- Prépare mon matériel à dessin, au cas où.
- Compterais-je passer mon temps avec ma sœur et moi, à dessiner ?
- Je connais la réponse. Je n'en ai jamais assez de m'interroger sur des faits si certains.
- À moins de me faire enlever par je ne sais quel fou, ma vie sera aussi morose à ces instants qu'elle l'est d'habitude.
- Je le crains.»
Puis je clos la discussion en sortant une compote de pommes du réfrigérateur, à mon grand dam. Mais qu'importe.
Il m'arrive parfois, malencontreusement, d'oublier que je suis moi et moi, moi. Alors, je ne suis que ce que je suis, sans vraiment l'être ou le suivre. Mon ego devient alter, je le refais, le ressent et le personnifie en dehors de mon moi «non-altéré».
Je fini par être autrui.

Moi en un mot : «moi»

Bonjour à tous et à toutes !
Ceci-dit, je pense que vous me comprendrez plus vite que moi-même. Je peux déjà lancer une courte description : introvertie, malhonnête, jalouse, égocentrique et sauvage. L'on pourra aussi m'accuser de schizophrénie légère. Vous m'envoyez donc enchantée de me connaître. J'ai du talent, dans tout ce qui est propice à l'expression. La plupart d'entre-vous trouveront la racine de mes passions dans l'un des faits sus-cités : je me clos comme une huître quand vient le moment de m'expliquer. N'oubliez jamais : je suis mon principal sujet de plaintes.

Maintenant, ce blog appelé Le Petit Éphémère ne vous paraîtra pas éphémère, bien qu'il ne s'agisse pas non plus d'un éphéméride de ma vie. Je pense aussi pouvoir vous assurer être humaine, et non pas ce charmant insecte que l'on a surnommé éphémère. J'apprécie la plupart des insectes, mais rien ne justifie finalement mon choix pour ce titre-ci.